ciel bleu
ce matin
d'un bleu serein
naïveté heureuse
légère
soudain
le masque rouge sombre
du destin
l'écrase
pesant lourdement
sur la main effrayée
de l'angoisse
quelle est lourde
la mémoire enfouie
des jours de sombre menace
le soleil a rendez-vous avec la forêt
les allées s'enflamment
les faunes ont envahi le sous-bois
et la Sunamite
court vers son fiancé
ruelles tordues
façades borgnes
pavés suintant
portes prisons
solitude
vide désencombré
en attente
refus des péripéties
bavardes
ivresse de l'ascèse
élagueuse
porte des espaces
possibles
une épine griffe sa peau
un éclat laboure son dos
une lame entaille ses membres
une pointe creuse son corps
et sous les crocs, son cri silencieux
